Par nos pensées, on peut créer un mur devant soi ou une porte grande ouverte sur le monde !
Pierre après pierre, on réussit à élever lentement et subtilement au fil des années ce qui deviendra notre prison intérieure. Et, l’ironie de cela c’est que pensant ainsi se protéger de notre souffrance intérieure, on en devient en même temps le geôlier. On met en place des mécanismes de défense aussi raffinés qu’inconscients et c’est tout à fait humain. La fuite incessante de nos souffrances intérieures inconscientes devient, malgré nous, créatrice de ce que nous finissons par juger comme étant nos malheurs, nos échecs et nos désillusions.
Notre univers devient alors peuplé d’idées qualifiées de négatives. Mais, qui donc a décidé, un jour, de qualifier nos idées ou nos pensées de positives ou de négatives ? Le jour où cette réflexion s’est imposée à moi j’ai pris conscience que la façon la plus douce de me traiter se résumait à accueillir inconditionnellement chacune de mes émotions et chacun de mes sentiments sans les juger ou les qualifier négativement comme je l’avais appris durant ma vie. J’ai réalisé que juger mes pensées sous-entendait en même temps me juger et me rejeter. Et, croyez-moi, j’étais devenue subtilement au fil du temps très critique et très sévère envers soi-même. Comme la plupart d’entre nous je recherchais l’amour tout en étant devenue, à mon insu, mon pire juge et ennemi. J’ai appris qu’il était possible doucement et avec un peu d’aide, jour après jour, moment après moment d’arriver à m’accepter tel que je suis. J’apprivoisais lentement ces côtés mal-aimés de ma personne qui m’avaient accompagnés toute ma vie. Ce que j’appelais jadis mes défauts sont devenus grâce à mes douces prises de conscience simplement mes faiblesses. Je trouvais enfin le repos et la paix intérieure en cessant d’être en lutte avec moi-même. Plus je me réconciliais avec mes faiblesses plus mes forces se révélaient à moi. Pour mon plus grand bonheur, je me libérais graduellement de ce très lourd fardeau de peurs, d’incertitudes et d’inquiétudes.
Mon autre travail a été d’apprendre à développer une présence vigilante afin de rester à l’écoute de ce juge intérieur qui passait par le filtre de mon mental pour me raconter des histoires sur moi-même et sur les autres. Soit je me blâmais, soit je blâmais les autres. Ce juge est en chacun de nous. Il alimente notre mental versus nos pensées en nous poussant à l’insatisfaction, à la perte de joie de vivre et au sentiment d’impuissance. Ce juge a pour but de nous éloigner de notre véritable essence. Celle qui se nourrit de légèreté, de joie, d’authenticité, d’intégrité, de respect et surtout d’amour.
Selon notre éducation et nos milliers d’interprétations en lien avec nos expériences d’enfant, d’ado et d’adulte on se crée chacun à notre façon, du mieux qu’on le peut. Au fil du temps se pointe notre instinct de comparaison et de dévalorisation. Par exemple, pourquoi mon frère ou ma sœur a t’il reçu plus d’attention que moi ? Pourquoi untel réussit-il mieux ? Pourquoi ai-je reçu moins d’amour ? Pourquoi ça ne fonctionne jamais en amour pour moi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? ( maladie, pertes, deuils, accidents, épreuves etc.) C’est le bal des pourquoi lui ou elle et pas moi ? Ce n’est rien pour nous aider à nous solidifier et les murs de notre forteresse se fragilise. On finit per développer des patterns répétitifs qui nous gardent dans de profonds sentiments d’impuissance, d’échec, de rejet, de culpabilité, d’injustice, de jalousie, d’incompréhension, d’amertume, d’abandon et bien d’autres. On apprend à refouler, à cacher ces parties non aimées de nous par peur de ne plus être aimé.. Une espèce de sentiment de honte silencieuse gronde en notre for intérieur.
Nul doute que nos expériences de vie et notre vécu moulent et forgent notre personnalité. Mais, nous n’en sommes pas les esclaves. Au contraire, incontestablement, notre plus grand choix en ce monde est celui de CHOISIR en notre âme et conscience de continuer à s’épanouir et à évoluer en reprenant le pouvoir sur notre vie. Parfois, un accompagnement professionnel est un atout à ne pas négliger !
L’accueil de Soi, de qui on Est dans notre véritable essence est un retour vers l’Amour de Soi. Grâce à la réconciliation avec soi-même toutes nos voix se taisent et laisse place à la douce paix de l’esprit ! Notre Cœur s’ouvre au-delà de toute compréhension humaine. Nous recontactons la simplicité et la légèreté de notre cœur d’enfant ! Mais, surtout nous nous tournons naturellement vers les autres avec amour, bonté, compassion et bienveillance libre de tous jugements ou préjugés.
Lise Machabée- Auteure-Artiste photographe, Consultante en relation d’aide par l’éveil de conscience, Spécialiste des relations humaines/relation à soi, aux autres et à la Vie